402
REGISTRES DU BUREAU
l>57']
semble et eulx loger devers le Petit Pont et bout du pont Sainct Michel, ad ce qu'il ne passe aulcune Irouppe venant de l'Université.
"Que ung chascun sera tenu se tenir prest, lorsque Monsieur le Prevost de Paris'1' vouldra marcher et donner quelque commandement pour rendre la jus­tice plus forte.
"Que tous les Commissaires seront tenuz avec les sergens d'aller par la Ville, chascun en son quar­tier, et seront renforcez lesd. Commissaires ès quar­tiers de la rue Sainct Denys, Halles et ès environs des Sainctz Innocens.
«ll semble qu'il doibt estre envoyé par escript a chascun predicateur ung petit inot de memoire, affin d'admonester le peuple el luy faire entendre l'incon­vénient là où il mect toute ln Ville, advenant aul­cune sédition, les induisant à obeyr el eulx garder de plus revoir la faulte qui a esté faicte le jour d'hier.
"S'il plaist à Monsieur le premier President et à Monsieur le Procureur general du Roy mander que­rir le Recteur, affin de luy enjoindre à retenir les escolliers, pour leur faire garder Ieur colleige.
"Commandemens seront faictz par les Quarti­niers pour faire sçavoir à tous les bourgeois le con­tenu cy dessus, pour le regard de ce qui louche leur particullier, affin qu'ilz n'en pretendent cause d'igno­rance, v
4. — [Lettres de la Ville au Roi, à la Reine et au maréchal de montmorency.]
8 décembre 1071. (A, fol. 2li2 v°; B, fo!. 168 r°.)
Et affin de rendre raison au Roy pour mesd. sieurs de la Ville de leurs actions et departemens et que Sa Majesté ne leur en peusl riens imputer à faulte, envoyèrent à Sad. Majesté, à la Royne et à Monseigneur le mareschal de Montmorency, les lettres cy insérées :
"Sire, pour l'execution des lettres qu'il a pleu à Vostre Majesté de nous escripre, pour la translation
de la Croix et Pyramide de la rue Sainct Denys et pour empescher que aucune esmotion ne survint en desmolissant icelle, nous avons faict mectre dedans le Cymetiere des Sainctz Innocens plusieurs archers de la Ville et de ceulx du Guet, lesquelz y ont se­journé presque toute matinée, sans qu'ilz ayent esté aulcunement forcez. Il est vray que, environ douze heures, un nommé Ragueneau, l'ung des cappi­taines de noz archers, accompaigné de ses gens, a esté forcé, ainsi que nous avons esté advertys par Sagan, l'ung des lieutenans de vostre Guet, qui y avoit baillé partie dc sa compagnye, et leur a on tiré des mains deux prisonniers, les grandes portes dud. Cy­metiere rompues, au moyen de quoy nous avons à l'heure mesme envoyé, tant chez Messieurs les pre­mier President et voz Advocatz et Procureur gene­raulx que vers Messieurs les Prevost el Lieutenant civil, pour adviser à maintenir l'auctorilé de vostre justice et à vous conserver l'obbeissance et la fidellité que nous vous debvons et avons juré de vous garder.
"Et ce pendant, nous faisons tous mandemens necessaires pour assembler les forces de vostre Ville, pour aller recongnoistre et arrester ceulx qui sont cause du desordre et de ladicte esmotion, reso-luz de faire mettre par terre lad. Croix lundy pro­chain, suivant vostre volunté, et d'assister de tous les moyeus et forces de vostredicte Ville l'exécuteur de voslrc commission. Il y a eu quelques ungs de noz archers blessez ct d'aullres desquelz les man­teaux ont esté perduz et voilez, mais nous n'avons advis de mort ny de pertes d'hommes. Nous en avons escript à Monsieur le duc de Montmorency, qui est au Bourget, affin que il luy plaise venir en coste Ville, et nous ordonner ce qui luy plaira pour le service de Vostredicte Majesté, seureté et repos de vostredicte Ville. Dont nous n'avons voullu faillir de vous advertir, affin que Vostredicte Majesté cn soit informée. Et en attendant voz bons commande­mens, nous prirons le Createur,
«Sire, vous donner en très parfaicte santé très longue et très heureuse vie.
maréchaux en la Prévôté et Vicomté de Paris. Un arrêt de cette date ordonne que, avec sou lieutenant et ses douze archers, il accom­pagnera les conseillers du Châtelet, chargés de faire des tournées d'inspection dans la Ville. (Mémoires de Condé, Paris, in-4", 1743 , I. IV, p. 307. — lv auss- 'e Journal de Pierre Brulart, id. ibid., t. I, p. 149.) U rapporte, sous la date de décembre 1-564, quc Jean Tanchou, accusé d'avoir pillé les biens des protestants quand il avait été envoyé à Longjumeau par ordonnance de la Cour, avait été arreté à la requête de l'une des victimes, et détenu quelque temps prisonnier au For-1'Évêque.
(1> Antoine IV du Prat, s' de Nantouillet, avait, par ses tergiversations, lassé la patience du Roi, qui lui écrivit : Vous mettez en deliberation sçavoir si je seray obey et si vous Jerez abattre ceste belle pyramide. Je vous défends de venir par divers nous jusques au temps qu'elle soit abattue. Qui vous souvienne du roy Charles. Il terminait par la menace d'une destitution. (Journal d'un curé ligueur de Paris, p. 133.) Le registre de la Prévôté de Paris pour cette époqut. n'existe plus. Il est par suite difficile de se rendre compte exac­tement des mesures prises de ce côté pour réprimer l'émeute.